Aujourd’hui, c’est Marie qui partage avec nous son expérience de Mother avec son petit Baby Made in USA.
Accoucher aux Etats-Unis, est-ce vraiment si différent que d’accoucher en France?
Moi je vous le dis, son récit vaut le détour par New york 😉
“Si le blog s’était appelé “Gang of wives”, je vous aurais expliqué comment je me suis retrouvée au City Hall de New York avec un ticket numéroté (comme chez Henri Boucher) pour me marier en 25 secondes… Mais je vais plutôt vous raconter comment j’ai vécu mes 9 mois de grossesse et en prime mon accouchement aux États-Unis.
Congrats Miss you’re pregnant
C’était le 11 novembre 2015, le jour où la France fêtait les morts que j’ai appris, chez nous a New York, que j’allais donner la vie. Une matinée que je n’oublierai jamais, j’ai demandé à mon mari d’aller chercher un test digital où il est écrit “pregnant” ou “not pregnant” car je venais de faire un test avec les lignes et, dans ces moments là, t’as juste besoin que ça soit écrit noir sur blanc! 45 minutes plus tard mon mari revenait avec … un test avec des lignes…MY GOD!
Bref, quelques reproches (déjà mis sur le dos des hormones) plus tard, nous avons fini par nous rendre à l’évidence! Nous allions enfin devenir parents! C’est le moment de mettre les hashtags #joie #bonheur #
Après avoir souscrit à une assurance en urgence car, comme vous le savez, le système de santé américain c’est un peu comme la boule noire de motus, j’ai enfin pu voir une obstétricienne, Amy.
Premier “choc”, Amy bien qu’Adorable avait les ongles longs avec du vernis. Rien de choquant dans la vie de tous les jours me direz-vous, mais dans un milieu hospitalier… et puis surtout, j’imaginais déjà les ongles longs m’examiner le tunnel magique. #angoisse
Dès notre premier RDV, j’ai eu le droit à une échographie. En réalité, cette écho n’a servi à rien puisque je n’étais enceinte que de 4 semaines. Pas grave, j’y suis retournée 2 semaines plus tard. Je n’exagère pas en disant que j’ai eu plus d’une dizaine d’échographies pendant ces 3 trimestres! Pourtant j’ai eu une grossesse parfaite. A contrario, je n’aurai pas dû m’angoisser pour la manucure d’Amy puisque je n’ai jamais, mais absolument jamais, eu d’examen gynécologique tout au long des 9 mois. Incroyable non? Il n’y a que le jour de l’accouchement qu’ils ont pu constater que j’avais bien un vagin. D’après eux “ça n’est absolument pas nécessaire, au contraire ça pourrait faire des dégâts”.
Ah bon….premiere nouvelle.
Comme nous vivions dans un pays au système très procédurier, mon hôpital “The Brooklyn Hospital Center” ne prenait aucun risque. Un jour du 8 ème mois, je ne sentais plus bébé bouger. Alors, j’ai été aux urgences. Rien d’alarmant, le bébé n’avait juste plus assez de place pour danser la Macarena. Néanmoins, suite à cela, j’ai eu droit à un package de 3 visites, 3 monitoring et 3 échos pour être sur et certain que tout aille bien. (À ce moment là, l’hôpital était devenu ma résidence secondaire). #onestjamaistropprudent
Je n’ai pas à me plaindre. Mes 9 mois étaient “so easy” alors le jour J, j’étais en total confiance. Il n’y a pas de raison après tout… une grossesse aussi parfaite présageait un accouchement parfait… #joke #situsavaismapauvrefille
Un accouchement roller coster
J’ai terminé de travailler le 12 juillet (ben oui aux States il n’y a pas de congés mat’ hein #vivelafrance).
Ça y est, il est 5h du matin le 15 juillet et j’ai des contractions toutes les 6 minutes. Hors de question d’accueillir mon bébé sans être au top de moi-même, (je pense surtout aux photos que je lui montrerai dans 10ans) alors, je décide de prendre une douche, de me laver les cheveux, de faire mon brushing et de me maquiller. J’ai eu la chance d’avoir ma maman à mes côtés ce jour-là qui, elle, savait ce qui m’attendait et riait déjà en me regardant me faire belle.
A 9h nous sommes arrivés à l’hôpital.
20 Minutes plus tard mon tout premier examen gynécologique, hallelujah!!!! Le verdict tombe “Rentrez chez vous vous n’êtes qu’à 1cm, ça peut prendre une semaine”
Ma tête à ce moment là:
J’étais perdue, on m’avait dit de venir soit si je perdais les eaux soit si j’avais des contractions rapprochées, ce qui était mon cas. Alors j’ai couru voir Amy qui m’a confirmé que je devais rentrer ou marcher deux heures dans l’hôpital pour voir si ça accélérait. Sans succès. A 12h30, je devais donc rentrer chez moi. Je vous passe les détails de mon état dans la voiture. (La boîte à gants n’a pas survécu).
A 15h, je supplie mon mari de me ramener à l’hôpital et cette fois avec les valises.
Nouveau verdict du gynécologue “vous êtes à 3cm mais on admet aucune patiente avant 5cm”. J’avais tellement la haine qu’à ce moment là, j’imaginais déjà la une du New York Times du lendemain “Une femme enceinte écrase son gynécologue avec son gros bide”.
Après les avoir menacé avec mon index (ils ont sûrement eu super super peur) ils ont accepté d’attendre 2h.
Hourra! A 17h30 j’étais enfin admise!
J’ai hurlé environ 800 fois par heure que je voulais la péridurale… en vain.
A 18h ils en ont eu marre de m’entendre pleurer alors ils m’ont donné un calmant. Ni moi ni ma famille n’a su ce que c’était, ça m’a mis KO au moins 1 heure. À mon réveil, je continuais à supplier pour voir l’anesthésiste. Celui-ci n’est finalement venu qu’à 21h00 et j’étais déjà à 8cm!!!
J’ai su plus tard que je n’aurais jamais eu la péridurale si, ce soir-là, une femme n’avait pas accouché sous césarienne avec la présence d’un anesthésiste obligatoire (dieu la bénisse lol).
A 21h30 je suis redevenue moi même, plus aucune douleur, c’était Disneyland dans ma tête. J’étais enfin prête à accueillir mon bébé (plus du tout au top de moi-même pour le coup, je vous laisse imaginer les dégâts du mascara après 16 heures à serrer les dents).
Libérée, délivrée
A 00h30 le 16 juillet on m’annonce que, ça y est, je vais accoucher. Je n’étais plus qu’à quelques minutes de savoir si j’allais être maman d’une fille ou d’un garçon (car oui, pendant 9 mois, j’étais un pain surprise).
C’est lorsque que tu as 4 gynécologues (car les sage femmes, ça n’existent pas vraiment aux US), un stagiaire, ta mère et ton mari qui regardent ce qu’il se passe de l’autre côté du drap que tu perds toute pudeur. #intimitézéro.
Après 3 “poussez madame” et 7 minutes de passées j’entends “it’s a boy!!!!!”.
Mon cœur de beurre a fondu lorsque je l’ai vu. L’abstrait devenait concret, mon fils était réel. Le temps s’est arrêté, je l’admirais, j’étais ailleurs … mais ça n’a pas duré, la réalité a vite refait surface lorsque l’infirmière m’a sorti de ma bulle en me demandant “on le fait circoncire?”.
Euhhh … mais nan!
Voilà encore une différence culturelle dont je me souviendrais. La circoncision comme l’allaitement, c’est quasi automatique aux États-Unis.
Il y en a tant d’autres…par exemple ils emmaillotent tous les bébés, ils ont vacciné mon fils à son deuxième jour de vie, je n’avais pas le droit de l’habiller avec ses vêtements personnels, je ne suis restée que 2 jours et on m’a même sorti de l’hôpital en chaise roulante pour ne pas prendre de risque et être sur que je quitte l’hôpital entière.
Bref…
Ça a été intense de vivre cette expérience outre-Atlantique et je suis tout de même ravie de l’accompagnement que j’ai eu, l’équipe médicale à l’image des New Yorkais, était adorable.
Mon petit cœur, Eliah, a aujourd’hui 6 mois et demi et il est donc franco-américain.
Une double culture qu’on entretiendra toute notre vie même si, aujourd’hui, nous avons décidé de vivre en France. Chaque expérience est différente et je vous ai raconté la mienne.
Souvent j’imagine mon fils lorsqu’il sera a l’école écrire sur sa petite feuille de présentation à la rentrée:
Lieu de naissance : New York.
Et j’avoue que je fais cette tête :
Mother Power! “
**Marie**
1 Commentaire
Je ne suis pas une poule
27 janvier 2017 à 22 h 21 minWaouu! Je n’imaginais pas autant de différences! J’avoue être d’autant plus heureuse d’être suivie ici par Laëtitia (une sage femme adorable) et de savoir que je vais accoucher gratuitement, sous péridurale, dans le petit hôpital situé à 5 minutes de chez moi où j’aurais tout le loisir de customiser ma mignonne petite chambre et d’habiller mon bébé comme bon me semble, et d’où je partirai une fois qu’on m’aura expliqué tout ce qu’il y a à savoir sur l’allaitement, le biberon, le change, le bain et les soins.